Javier Cruz

    A 14 ans, Javier Cruz, n’ayant pas atteint la majorité d’âge, est admis de manière exceptionnelle au Conservatoire d’Art Dramatique de Saragosse où il obtient à la fin de ses études, le premier prix d’interprétation. A 17 ans, et en parallèle avec ses études d’art dramatique, il entre à l’Université de Saragosse où il fait des études de droit. Il entre ensuite au Conservatoire de musique Béla Bartók où il étudie le solfège et la clarinette.

Décidé à devenir comédien, il continue sa formation aux côtés de son maître Antonio Malonda de la Royale École Supérieure d’Art Dramatique (RESAD) de Madrid, qui lui insuffle la passion pour Stanislavski. Il travaillera plus tard avec Malonda en tant que comédien dans des spectacles produits par Tabanqué-imagen 3, la compagnie fondé par Javier : « Le knack » d’Ann Jellicoe, « Antigone » de Sophocle, « La lune dans une flaque d’eau » de Joan Casas et « La tragédie de Coriolan » de Shakespeare (primé dans plusieurs festivals de théâtre classique).

Les tournées en Espagne se succèdent. Lors d’une tournée à Barcelone, il découvre les mises en scène d’Helder Costa, directeur de la Cie A Barraca de Lisbonne. Leur rencontre artistique donne rapidement ses fruits : le prochain spectacle de la compagnie se produit à Lisbonne. Ils montent « Y un dia me dijiste » de Julio Alejandro, scénariste de la période mexicaine de Luis Buñuel (Tristana, Viridiana, Nazarin…). Ce spectacle réunira plusieurs artistes internationaux, notamment Helder Costa à la mise en scène, Julio Alejandro en tant qu’auteur-adaptateur, et Antonio Saura à la scénographie.

Sa « passion stanislavskienne » le conduira, d’une part, à étudier le russe, et d’autre part à se rendre avec sa compagnie à Buenos Aires pour travailler avec Carlos Gandolfo, qui deviendra lui aussi un de ses maîtres. Le spectacle produit là-bas s’intitule « Nudos » de Mario Fratti. L’équipe artistique sera également composée d’artistes internationaux : Carlos Gandolfo à la mise en scène, Mario Fratti en tant qu’auteur-adaptateur, Eric Teunnis aux éclairages, et José Hernandez au décor.

En 1990, Javier Cruz rencontre Lev Dodine, directeur du Maly Théâtre de Saint Pétersbourg, où il est en tournée avec sa compagnie. Il en profite pour perfectionner le russe, qu’il étudie depuis 4 ans, en s’inscrivant à l’Institut de langues étrangères Gertzen. De cette rencontre avec Dodine naîtra une collaboration artistique qui se traduira par une suite des stages d’interprétation à Madrid, et par la présentation à Madrid de la compagnie du Théâtre Maly et de son spectacle « Gaudeamus ».

Avec le spectacle « De miedo y oro » de Rafael Herrero Mingorance, joué notamment au Festival d’Avignon de 1995, il reçoit la nomination du Prix National de Théâtre en Espagne.

Toujours tenace et désireux d’apprendre, le spectacle suivant se fera avec John Strasberg avec qui il travaille depuis quelque temps. « Oh les beaux jours » de Beckett est le prélude de l’installation définitive de Javier à Paris.

En France, il joue notamment dans « La controverse de Valladolid » de J.C. Carrière, « Collage », dont il est aussi l’auteur , »Les Plaideurs » de Jean Racine dans une mise en scène d’Edwin Gérard, « L’ombre de don Juan » de J. L. Alonso de Santos, « Woyzeck » de Büchner, et « Carmen » de Bizet, dont les mises en scène sont signées par J. Conchillo.

Il fait des tournées en Espagne, Argentine, Portugal, France, et Russie.

Il met en scène une vingtaine de spectacles, notamment « Les Femmes Atroces » et « Home Suicide » de Sabine Chaouche, « L’Assemblée de Femmes » d’Aristophane, « Before Breakfast » d’Eugène O’Neill, « Le Pantin de Goya » (direction artistique) un opéra d’Enrique Granados, « La Voix Humaine » de Jean Cocteau, « LePasseport » de Pierre Bourgeade au festival des dramaturgies contemporaines de Saint Pétersbourg, mais aussi « Courteline en deux rounds » (« La peur des coups », « La paix chez soi ») et « Les Intermèdes » de Cervantès, « Boris au Cabaret-Cinémassacres- Cinéma sacré » de Boris Vian, « Créanciers » de Strindberg . Il a également mis en scène « Les méfaits du tabac », « Tragédien malgré lui », « Une petite blague », « Le pari » et « Le chant du cygne » de Tchekhov, « Amour et délits de Juan Pantera » de Blancoamor et « L’ouverture de la porte du soleil » de J. Alegre.

Nous l’avons vu également au cinéma et à la télévision, notamment dans « On appelle ça le printemps », d’Hervé Leroux, « Le birdwatcher », de Gabriel Auer, « Martha, Martha », de Sandrine Veysset, « Toi et Moi », de Julie Lopes Curval, « Go fast » d’Olivier Van Hofstadt, « The short walk », de John Hacquer, « Le triporteur de Belleville » de S. Kurck « Sartre l’âge des passions » de Claude Goretta, « Un crime très populaire » de Didier Grousset, « Mes chères études » de E. Bercot, « Le pari » (basé sur la nouvelle homonyme de Tchekhov) réalisé par Tomas Ezquerra, et aussi « Interpol, les larmes du jaguar » de Nicolas Herdt.

Javier étudie 12 ans le chant lyrique auprès de Michel Grillo-Hart, devenu son maître de chant. En effet, en tant que comédien-chanteur, le travail de la voix prend une grande importance dans sa vie.

Javier est aussi le fondateur de la revue « Action Théâtrale », publiée en Espagne pendant les années 80.

En 2007, il crée le Studio Javier Cruz, dédié à la formation de l’acteur.

Il est aussi l’auteur des scénarios et spectacles pour la scène « L’anarchiste » TV, « Du jolie à joliville » TV, « Le tueur fait… » série TV, « Chanter c’est vivre deux fois » opérette  « Collage » pièce surréaliste.